LA PÊCHE MIRACULEUSE
1991
Acrylique et huile sur toile
2005-11-1
Achat auprès de la galerie Krief, Paris en 2005
H. 97 cm - L. 130 cm
Cette œuvre détonne dans les collections d’art du XXe siècle du musée, largement orientées vers les recherches abstraites autour du paysage. Alors, comment expliquer la présence à Quimper de ce tableau figuratif où règne la simplicité graphique?
Si du mouvement artistique surnommé par Ben « Figuration libre », subsistent aujourd’hui les noms de François Boisrond, Hervé di Rosa ou Robert Combas, un autre artiste a participé à cette aventure : Rémi Blanchard. Peut-être sa mort prématurée à l’âge de trente-cinq ans, mais surtout son inspiration tournée vers le rêve et l’univers légendaire ont-elles plongé partiellement dans l’oubli ce peintre qui ne pouvait se revendiquer, comme ses camarades, de l’influence pop et de la bande dessinée.
Paradoxalement, les quelque trois ans que ce Nantais a passé à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper ont suffi à déterminer une carrière qu’il n’avait pas vraiment choisie. La rencontre avec Bernard Lamarche-Vadel, éphémère professeur de culture générale à l’Ecole, a été décisive. Cet écrivain et critique d’art organise en 1981 l’exposition fondatrice Finir en beauté où se côtoient Alberola, Blais, Boisrond, Combas, Di Rosa, Maurige, Viollet et… Blanchard, chantres de la Figuration libre.
Blanchard reste à part : caractère solitaire, moins exubérant et surtout passionné par les contes.
La Pêche miraculeuse, qui date de 1991, fait partie de la dernière série d’œuvres peintes par l’artiste : on y trouve toute l’influence de ses lectures d’alors, les Mille et une nuits, le Jardin des roses, Samarcande. Les peintures de cette année ont pour titre Soufi, Schéhérazade, Boteh... Cette pêche peut faire allusion à l’un des contes des Mille et une nuits qui narre l’histoire d’un pêcheur. Mais c’est sans doute également une référence aux pêches miraculeuses décrites par deux fois dans le Nouveau Testament. Blanchard se laisse bercer par l’onirisme de ces histoires qu’il traduit dans une sorte d’ « archaïsme bienfaisant » par le hiératisme des personnages aux visages invariablement similaires -qui rappellent son goût pour l’art oriental- et par de larges aplats colorés cernés d’épais traits noirs renvoyant à l’art du vitrail.
LA PÊCHE MIRACULEUSE
1991
Acrylique et huile sur toile
2005-11-1
Achat auprès de la galerie Krief, Paris en 2005
H. 97 cm - L. 130 cm
Cette œuvre détonne dans les collections d’art du XXe siècle du musée, largement orientées vers les recherches abstraites autour du paysage. Alors, comment expliquer la présence à Quimper de ce tableau figuratif où règne la simplicité graphique?
Si du mouvement artistique surnommé par Ben « Figuration libre », subsistent aujourd’hui les noms de François Boisrond, Hervé di Rosa ou Robert Combas, un autre artiste a participé à cette aventure : Rémi Blanchard. Peut-être sa mort prématurée à l’âge de trente-cinq ans, mais surtout son inspiration tournée vers le rêve et l’univers légendaire ont-elles plongé partiellement dans l’oubli ce peintre qui ne pouvait se revendiquer, comme ses camarades, de l’influence pop et de la bande dessinée.
Paradoxalement, les quelque trois ans que ce Nantais a passé à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper ont suffi à déterminer une carrière qu’il n’avait pas vraiment choisie. La rencontre avec Bernard Lamarche-Vadel, éphémère professeur de culture générale à l’Ecole, a été décisive. Cet écrivain et critique d’art organise en 1981 l’exposition fondatrice Finir en beauté où se côtoient Alberola, Blais, Boisrond, Combas, Di Rosa, Maurige, Viollet et… Blanchard, chantres de la Figuration libre.
Blanchard reste à part : caractère solitaire, moins exubérant et surtout passionné par les contes.
La Pêche miraculeuse, qui date de 1991, fait partie de la dernière série d’œuvres peintes par l’artiste : on y trouve toute l’influence de ses lectures d’alors, les Mille et une nuits, le Jardin des roses, Samarcande. Les peintures de cette année ont pour titre Soufi, Schéhérazade, Boteh... Cette pêche peut faire allusion à l’un des contes des Mille et une nuits qui narre l’histoire d’un pêcheur. Mais c’est sans doute également une référence aux pêches miraculeuses décrites par deux fois dans le Nouveau Testament. Blanchard se laisse bercer par l’onirisme de ces histoires qu’il traduit dans une sorte d’ « archaïsme bienfaisant » par le hiératisme des personnages aux visages invariablement similaires -qui rappellent son goût pour l’art oriental- et par de larges aplats colorés cernés d’épais traits noirs renvoyant à l’art du vitrail.