ARMOR : LA RAPSODE FORAINE (LA PROCESSION)
Vers 1932
Lors de son séjour à Châteaulin, Jean Moulin, jeune sous-préfet, aménage la petite salle à manger de la sous-préfecture en véritable atelier où il commence à graver tout autant sur bois que sur cuivre. Cela est dû sans doute à la rencontre de Lionel Floch et d'Augustin Tuset, le premier pratiquant l'eau-forte et le second la gravure sur bois. C'est ainsi qu'il se lance dans l'illustration d'Armor de Tristan Corbière, poète morlaisien, mort en 1875, pour lequel Jean Moulin se prend d'une véritable passion. Il est particulièrement sensible à la Rapsode foraine, poème particulièrement évocateur, surtout après avoir assisté en 1930 au pardon de Sainte-Anne-la-Palud. L'ouvrage ne paraîtra qu'en 1935 et sera tiré à 150 exemplaires, signé de son pseudonyme "Romanin". L'ensemble des planches sera exposé au Salon d'Automne au Grand Palais à Paris à la fin de l'année et reçoit l'éloge de la critique.
Les poètes sont à l'honneur sur les cimaises, cette semaine. Artiste de taille à se défendre tout seul, le graveur Romanin n'a cherché qu'une seule recommandation. C'est celle du poète Max Jacob. […] Outre qu'il est maître d'un beau métier […] Romanin traduit parfaitement certains états d'hallucination nourrie de réalisme marin et terrien.
André Salmon, dans sa chronique "Les arts" du journal Gringoire du 22 novembre 1935.
ARMOR : LA RAPSODE FORAINE (LA PROCESSION)
Vers 1932
Lors de son séjour à Châteaulin, Jean Moulin, jeune sous-préfet, aménage la petite salle à manger de la sous-préfecture en véritable atelier où il commence à graver tout autant sur bois que sur cuivre. Cela est dû sans doute à la rencontre de Lionel Floch et d'Augustin Tuset, le premier pratiquant l'eau-forte et le second la gravure sur bois. C'est ainsi qu'il se lance dans l'illustration d'Armor de Tristan Corbière, poète morlaisien, mort en 1875, pour lequel Jean Moulin se prend d'une véritable passion. Il est particulièrement sensible à la Rapsode foraine, poème particulièrement évocateur, surtout après avoir assisté en 1930 au pardon de Sainte-Anne-la-Palud. L'ouvrage ne paraîtra qu'en 1935 et sera tiré à 150 exemplaires, signé de son pseudonyme "Romanin". L'ensemble des planches sera exposé au Salon d'Automne au Grand Palais à Paris à la fin de l'année et reçoit l'éloge de la critique.
Les poètes sont à l'honneur sur les cimaises, cette semaine. Artiste de taille à se défendre tout seul, le graveur Romanin n'a cherché qu'une seule recommandation. C'est celle du poète Max Jacob. […] Outre qu'il est maître d'un beau métier […] Romanin traduit parfaitement certains états d'hallucination nourrie de réalisme marin et terrien.
André Salmon, dans sa chronique "Les arts" du journal Gringoire du 22 novembre 1935.