Février 2021, les portes du musée sont toujours fermées au public : l’art se trouve sans regards extérieurs et ce, depuis plusieurs mois. A l’intérieur, la collection permanente semble se figer. Monsieur de Silguy, le célèbre donateur et instigateur du musée, attend dans sa merveilleuse institution que sa mission d’éveilleur de sens esthétique, de pourvoyeur inconditionnel du sentiment de la beauté reprenne in situ.
Au musée, le corps et le regard sont en mouvements constants. En observant une œuvre, en déambulant, les pensées peuvent divaguer. Se pourrait-il qu’à défaut de regards captivés, une circulation d’un autre ordre puisse envelopper de nouveau la collection ainsi que son écrin ?
Dans ce musée fermé, tout a changé de dimension. Ce que l’on connait n’est plus qu’un lointain souvenir. Le drapé nous enveloppe et nous entraîne dans une flânerie propice aux rêves où les œuvres d’ordinaire familières se réinventent au gré de cette douce balade. On se laisse volontiers emporter à la découverte de ce musée « ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre ».