Cette toile aux pigments éclatants provient de la collection de Jeannine et Pierre Consten, collectionneurs avisés de l’art du XXe siècle. En 1945, Alfred Manessier est alors un artiste qui, après avoir connu l’influence du surréalisme, se tourne vers une synthèse réussie du fauvisme et du cubisme.
Cette œuvre d’Alfred Manessier offre de nombreuses correspondances, du moins par le sujet et son intériorisation, avec l’œuvre de Jean Bazaine. Peinte au sortir d’une période de grande angoisse et de privations multiples, cette toile lumineuse transmet la joie rayonnante d’une liberté retrouvée. L’immense flamme, qui forme le motif central de cette composition très structurée, s’évade de l’armature rigide de la lampe. La dimension métaphorique de l’œuvre n’en apparaît ainsi que plus évidente. Cette veilleuse symbolise également la force spirituelle qui habite l’artiste depuis son séjour en 1943 chez les moines trappistes de Soligny. Peinte à un moment clé du cheminement artistique de Manessier, cette toile prépare le passage de toute une génération de peintres à la pratique de la non figuration. Cette dernière période est aujourd’hui bien représentée dans les collections du musée avec des œuvres de Bazaine et Le Moal.

Manessier est déjà présent au musée via Le Port bleu, dépôt du MNAM.