ÉQUILIBRE
1945
Huile sur toile
2016-7-2
Don de Françoise Gloux en 2016
H. 73 cm - L. 60 cm
Jean Deyrolle, originaire de Concarneau, présente plusieurs liens avec le musée des beaux-arts de Quimper : son grand-père Théophile Deyrolle et son grand-oncle Alfred Guillou sont bien représentés dans nos collections, les conservateurs de la fin du XIXe siècle ayant multiplié les achats et dépôts d’œuvres de ces peintres académiques de Concarneau ; il est considéré comme un héritier spirituel des Nabis : il découvre l’art de Sérusier à Châteauneuf-du-Faou en 1941, avec le critique d’art Charles Estienne qui demeure alors à Quimper :
Vu des trucs épatants qui m’ont donné grand courage, et en même temps indiqué que je n’avais peut-être pas tout à fait tort de peindre comme je le fais. Evidemment Sérusier n’a rien vendu de son vivant, j’aimerais mieux ne pas faire pareil.
Equilibre appartient à la première période abstraite (1944-1947) de Deyrolle que Charles Estienne qualifie de « période Uhde », du nom de collectionneur allemand qui acheta plusieurs tableaux de l’artiste au salon des surindépendants de 1945. On retrouve dans cette œuvre les premiers pas de Deyrolle vers un passage du système figuratif à la peinture abstraite, même s’il s’agit encore, il le reconnut lui-même plus tard, d’une abstraction « bâtarde » où tout élément figuratif n’est pas encore annihilé. La composition est vigoureusement charpentée par des lignes courbes accentuées qui déterminent des formes se détachant sur un fond neutre. La palette est encore sombre avec quelques éclats de couleurs qui donnent du rythme au tableau.
Gemmes de 1959 se situe dans la troisième période abstraite (1954-1963). Cette période est la plus longue. Deyrolle a découvert Gordes dans le Vaucluse en 1947 et le choc émotionnel ressenti par l’artiste a eu un fort impact sur son vocabulaire plastique. Zébrures brisées, fissures lumineuses délimitent des formes simples mais « déchiquetées comme en proie à de violentes perturbations »
Loin du conflit qui secoue alors le monde de l’art, entre abstraction lyrique et abstraction géométrique, Jean Deyrolle développe une abstraction personnelle, synthèse de l'être et de la nature.
ÉQUILIBRE
1945
Huile sur toile
2016-7-2
Don de Françoise Gloux en 2016
H. 73 cm - L. 60 cm
Jean Deyrolle, originaire de Concarneau, présente plusieurs liens avec le musée des beaux-arts de Quimper : son grand-père Théophile Deyrolle et son grand-oncle Alfred Guillou sont bien représentés dans nos collections, les conservateurs de la fin du XIXe siècle ayant multiplié les achats et dépôts d’œuvres de ces peintres académiques de Concarneau ; il est considéré comme un héritier spirituel des Nabis : il découvre l’art de Sérusier à Châteauneuf-du-Faou en 1941, avec le critique d’art Charles Estienne qui demeure alors à Quimper :
Vu des trucs épatants qui m’ont donné grand courage, et en même temps indiqué que je n’avais peut-être pas tout à fait tort de peindre comme je le fais. Evidemment Sérusier n’a rien vendu de son vivant, j’aimerais mieux ne pas faire pareil.
Equilibre appartient à la première période abstraite (1944-1947) de Deyrolle que Charles Estienne qualifie de « période Uhde », du nom de collectionneur allemand qui acheta plusieurs tableaux de l’artiste au salon des surindépendants de 1945. On retrouve dans cette œuvre les premiers pas de Deyrolle vers un passage du système figuratif à la peinture abstraite, même s’il s’agit encore, il le reconnut lui-même plus tard, d’une abstraction « bâtarde » où tout élément figuratif n’est pas encore annihilé. La composition est vigoureusement charpentée par des lignes courbes accentuées qui déterminent des formes se détachant sur un fond neutre. La palette est encore sombre avec quelques éclats de couleurs qui donnent du rythme au tableau.
Gemmes de 1959 se situe dans la troisième période abstraite (1954-1963). Cette période est la plus longue. Deyrolle a découvert Gordes dans le Vaucluse en 1947 et le choc émotionnel ressenti par l’artiste a eu un fort impact sur son vocabulaire plastique. Zébrures brisées, fissures lumineuses délimitent des formes simples mais « déchiquetées comme en proie à de violentes perturbations »
Loin du conflit qui secoue alors le monde de l’art, entre abstraction lyrique et abstraction géométrique, Jean Deyrolle développe une abstraction personnelle, synthèse de l'être et de la nature.