Huile sur carton
2023-2-1
Achat en 2023 auprès de la Galerie Saint-Martin, Paris
H. 35,5 cm ; L. 24 cm
Le nom de Jean Lurçat est associé au renouveau de l’art de la tapisserie qui a connu une véritable renaissance dans la seconde moitié du XXe siècle.
Sans doute moins connu mais tout aussi passionnant, son travail de peintre offre de multiples résonances avec les courants de l’art moderne qui irriguent la période de l’entre-deux-guerres en France.
A partir de 1921, Jean Lurçat entreprend de nombreux voyages autour de la Méditerranée : Espagne, Grèce, Afrique du Nord, Turquie. à partir de 1925, il peint de nombreux paysages, toujours étranges et imprégnés du souvenir de ses périples. Loin de refléter une sorte d’âge d’or méditerranéen, ses créations sont, au contraire, marquées par une forme de désolation où la présence humaine s’évanouit devant l’âpre contour de constructions parfois ruinées. Le silence habite nombre de ses compositions qui semblent figées devant l’annonce de périls imminents.
Dans cette oeuvre, la notion de paysage se confond avec celle de la nature morte. Ces sujets maritimes voisinent avec une autre thématique qui obsède Jean Lurçat, la bataille de Trafalgar : surprenante obsession mais qui lui offre, en 1930 et 1931, l’idée de multiplier les compositions décrivant mâts et coques de navires. Ici, le titre parfaitement neutresnous éloigne de l’anecdote militaire de Trafalgar pour laisser libre cours à la perception visuelle immédiate. Cette oeuvre aborde le motif de l’épave abandonnée sur une plage, lorsque les voiles flottent encore, transformée en victime transpercée par les mâts, image métaphorique de l’agonie (?), cette épave échouée se prête au jeu des spéculations intellectuelles. La présence étonnante d’une forme mi-animale, mi-humaine (un baigneur ?) sur la gauche, augmente cette sensation d’étrangeté en laissant planer un malaise indéfinissable. Sommes-nous les témoins de la ruine qui menace toutes les entreprises humaines ? On rappellera le contexte de l’époque et ces années de dépression qui suivent en France la crise de 1929.
Le choix d’un nombre limité de pigments permet à l’artiste de concentrer tout son art sur la modulation des tons, en particulier pour les jaune-sable ou les bleus outremer. Cette association réduite de teintes trouve des correspondances (effet du hasard ?) avec les œuvres de plages que Picasso peint en 1929 à Dinard ou un peu plus tard à Juan-Les-Pins.
Huile sur carton
2023-2-1
Achat en 2023 auprès de la Galerie Saint-Martin, Paris
H. 35,5 cm ; L. 24 cm
Le nom de Jean Lurçat est associé au renouveau de l’art de la tapisserie qui a connu une véritable renaissance dans la seconde moitié du XXe siècle.
Sans doute moins connu mais tout aussi passionnant, son travail de peintre offre de multiples résonances avec les courants de l’art moderne qui irriguent la période de l’entre-deux-guerres en France.
A partir de 1921, Jean Lurçat entreprend de nombreux voyages autour de la Méditerranée : Espagne, Grèce, Afrique du Nord, Turquie. à partir de 1925, il peint de nombreux paysages, toujours étranges et imprégnés du souvenir de ses périples. Loin de refléter une sorte d’âge d’or méditerranéen, ses créations sont, au contraire, marquées par une forme de désolation où la présence humaine s’évanouit devant l’âpre contour de constructions parfois ruinées. Le silence habite nombre de ses compositions qui semblent figées devant l’annonce de périls imminents.
Dans cette oeuvre, la notion de paysage se confond avec celle de la nature morte. Ces sujets maritimes voisinent avec une autre thématique qui obsède Jean Lurçat, la bataille de Trafalgar : surprenante obsession mais qui lui offre, en 1930 et 1931, l’idée de multiplier les compositions décrivant mâts et coques de navires. Ici, le titre parfaitement neutresnous éloigne de l’anecdote militaire de Trafalgar pour laisser libre cours à la perception visuelle immédiate. Cette oeuvre aborde le motif de l’épave abandonnée sur une plage, lorsque les voiles flottent encore, transformée en victime transpercée par les mâts, image métaphorique de l’agonie (?), cette épave échouée se prête au jeu des spéculations intellectuelles. La présence étonnante d’une forme mi-animale, mi-humaine (un baigneur ?) sur la gauche, augmente cette sensation d’étrangeté en laissant planer un malaise indéfinissable. Sommes-nous les témoins de la ruine qui menace toutes les entreprises humaines ? On rappellera le contexte de l’époque et ces années de dépression qui suivent en France la crise de 1929.
Le choix d’un nombre limité de pigments permet à l’artiste de concentrer tout son art sur la modulation des tons, en particulier pour les jaune-sable ou les bleus outremer. Cette association réduite de teintes trouve des correspondances (effet du hasard ?) avec les œuvres de plages que Picasso peint en 1929 à Dinard ou un peu plus tard à Juan-Les-Pins.