COLLAGES
1959
Collages sur toile avec rehauts de peinture
2015-2-1
Achat auprès de Françoise Livinec. L’Ecole des filles (Huelgoat) en 2015
H. 25 cm - L. 76 cm
L’artiste d’origine roumaine Jeanne Coppel a un itinéraire particulier qui la rend difficilement classable, même si elle est souvent associée à l’aventure du Salon des Réalités nouvelles.
Après avoir découvert la galerie Der Sturm à Berlin entre 1912 et 1915, elle s’installe à Paris où elle suit les cours de l’Académie Ranson, notamment des Nabis Maurice Denis, Edouard Vuillard et Paul Sérusier. Sous leur influence, elle réalise quelques paysages et natures mortes qu’elle détruit en 1946, comme la majeure partie de sa production figurative.
Après la Seconde Guerre mondiale, le collage abstrait qu’elle avait commencé à explorer en Moldavie en 1917, devient son médium privilégié. En 1948, elle expose pour la première fois à la galerie Colette Allendy puis au salon des Réalités nouvelles. Même si Jeanne Coppel a toujours revendiqué une certaine admiration pour Georges Braque, ses premiers collages de 1917-1919 doivent plus à Gontcharova ou Larionov qu’au maître cubiste. Proche aussi bien de Léon Zack que de Tal Coat, qu’elle rencontre en 1942 par l’entremise de son fils Georges très ami avec Olivier Debré, elle s’investit pleinement dans le collage, tout en faisant des incursions dans la peinture et les arts décoratifs (projets de tapisserie).
C’est la rareté et le prix onéreux du matériel de peinture durant les deux guerres qui ont poussé Jeanne Coppel dans la voie du collage. Dans les années 1950, elle utilise les matériaux les plus divers (carton, fil, feuilles gouachées…) dans des collages verticaux très structurés. Le collage de 1959 acquis par le musée est réalisé à partir de papiers récupérés, déchirés à la main et froissés. Jeanne Coppel a opté pour une composition tout en longueur et pour des collages plus irréguliers et déformés où transparaît toutefois une réflexion intense sur l’agencement. « Ces collages sont parfois des expérimentations de composition, des joies d’inventions, des cohérences improbables entre des matières, des textures, des couleurs. Parfois, ce sont de vrais tableaux, médités et lentement élaborés avec une cohérence indubitable ». Ici, il semble que c’est le deuxième constat qui prévaut. Jeanne Coppel joue sur la variété des textures dans des harmonies de tons neutres donnant l’impression d’un décor de sable. Seul prédomine le ton noir de quelques bouts de papier. Elle travaille également sur la superposition des papiers et leur épaisseur pour donner un sentiment de profondeur accentué par les larges marges visibles de la toile.
J’aime infiniment la peinture mais je pense collage.
COLLAGES
1959
Collages sur toile avec rehauts de peinture
2015-2-1
Achat auprès de Françoise Livinec. L’Ecole des filles (Huelgoat) en 2015
H. 25 cm - L. 76 cm
L’artiste d’origine roumaine Jeanne Coppel a un itinéraire particulier qui la rend difficilement classable, même si elle est souvent associée à l’aventure du Salon des Réalités nouvelles.
Après avoir découvert la galerie Der Sturm à Berlin entre 1912 et 1915, elle s’installe à Paris où elle suit les cours de l’Académie Ranson, notamment des Nabis Maurice Denis, Edouard Vuillard et Paul Sérusier. Sous leur influence, elle réalise quelques paysages et natures mortes qu’elle détruit en 1946, comme la majeure partie de sa production figurative.
Après la Seconde Guerre mondiale, le collage abstrait qu’elle avait commencé à explorer en Moldavie en 1917, devient son médium privilégié. En 1948, elle expose pour la première fois à la galerie Colette Allendy puis au salon des Réalités nouvelles. Même si Jeanne Coppel a toujours revendiqué une certaine admiration pour Georges Braque, ses premiers collages de 1917-1919 doivent plus à Gontcharova ou Larionov qu’au maître cubiste. Proche aussi bien de Léon Zack que de Tal Coat, qu’elle rencontre en 1942 par l’entremise de son fils Georges très ami avec Olivier Debré, elle s’investit pleinement dans le collage, tout en faisant des incursions dans la peinture et les arts décoratifs (projets de tapisserie).
C’est la rareté et le prix onéreux du matériel de peinture durant les deux guerres qui ont poussé Jeanne Coppel dans la voie du collage. Dans les années 1950, elle utilise les matériaux les plus divers (carton, fil, feuilles gouachées…) dans des collages verticaux très structurés. Le collage de 1959 acquis par le musée est réalisé à partir de papiers récupérés, déchirés à la main et froissés. Jeanne Coppel a opté pour une composition tout en longueur et pour des collages plus irréguliers et déformés où transparaît toutefois une réflexion intense sur l’agencement. « Ces collages sont parfois des expérimentations de composition, des joies d’inventions, des cohérences improbables entre des matières, des textures, des couleurs. Parfois, ce sont de vrais tableaux, médités et lentement élaborés avec une cohérence indubitable ». Ici, il semble que c’est le deuxième constat qui prévaut. Jeanne Coppel joue sur la variété des textures dans des harmonies de tons neutres donnant l’impression d’un décor de sable. Seul prédomine le ton noir de quelques bouts de papier. Elle travaille également sur la superposition des papiers et leur épaisseur pour donner un sentiment de profondeur accentué par les larges marges visibles de la toile.
J’aime infiniment la peinture mais je pense collage.