Bracelet Topaze et Poissons
Fin XIXe
Or, verre gravé, topazes et émail cloisonné
36-1-46
Legs Corentin-Guyho, 1936
H. 3 cm - L. 19,5 - l. 1 cm
Lors de la campagne de récolement des objets d'art en 2014, un ensemble de bijoux Art nouveau est mis au jour, et parmi eux, un bracelet de René Lalique. Déjà riche de sa Broche aux quatre libellules, le fonds XIXe siècle du musée vient donc s'embellir par la trouvaille d'une seconde pièce du célèbre joaillier, provenant du même legs . Malheureusement cassé, le bracelet a été confié aux bons soins d'un restaurateur spécialisé dans le domaine de l'orfèvrerie. Les fragments de verre ont été remis en forme, les lacunes reprises, puis chaque élément a été réintégré à la monture, restituant le raffinement de ce précieux artéfact.
Né en Champagne en 1860, René Lalique s'illustre très jeune en talentueux dessinateur. Il s'installe à Paris en 1882 et fournit les plus grands bijoutiers de la capitale. Ses pièces libérées de la tradition du bijou classique ne tardent pas à être remarquées à travers les Salons, à une époque où l'éclectisme favorise les créations audacieuses. Passionné par le monde naturel, René Lalique s'affirme en digne représentant du courant Art nouveau et hisse la joaillerie au rang d'art total.
Le bracelet Topazes et poissons décline le motif de la carpe sur l'ensemble du bracelet, créant par la continuité du dessin une sensation de mouvement. Ce thème de la carpe n'est pas sans rappeler les estampes japonaises qui circulent et alimentent les cercles artistiques parisiens à cette époque. La créativité de René Lalique réside également dans l'association de techniques et de matériaux inédits. Notre bracelet illustre sa passion pour la technique du verre, dont il exploite toutes les possibilités de brillance et de couleur dès le début des années 1890. Réalisées à partir du procédé de la fonte à la cire perdue, les petites plaques de verres sont ensuite teintées, polies, gravées puis enchâssées dans une structure en or émaillé. René Lalique renouvelle en effet l'utilisation de l'émail cloisonné, en résonance au travail des orfèvres de la Renaissance. Enfin, le choix de pierres semi-précieuses pour rythmer cette ronde de poissons témoigne de l'attirance du joaillier pour les qualités esthétiques des minéraux, plus que pour leur valeur réelle.
Ainsi, la pièce Topazes et poissons exprime tout le génie créateur de René Lalique, qu'Emile Gallé considérait comme "l'inventeur du bijou moderne".
Alizée Le Pannerer
Bracelet Topaze et Poissons
Fin XIXe
Or, verre gravé, topazes et émail cloisonné
36-1-46
Legs Corentin-Guyho, 1936
H. 3 cm - L. 19,5 - l. 1 cm
Lors de la campagne de récolement des objets d'art en 2014, un ensemble de bijoux Art nouveau est mis au jour, et parmi eux, un bracelet de René Lalique. Déjà riche de sa Broche aux quatre libellules, le fonds XIXe siècle du musée vient donc s'embellir par la trouvaille d'une seconde pièce du célèbre joaillier, provenant du même legs . Malheureusement cassé, le bracelet a été confié aux bons soins d'un restaurateur spécialisé dans le domaine de l'orfèvrerie. Les fragments de verre ont été remis en forme, les lacunes reprises, puis chaque élément a été réintégré à la monture, restituant le raffinement de ce précieux artéfact.
Né en Champagne en 1860, René Lalique s'illustre très jeune en talentueux dessinateur. Il s'installe à Paris en 1882 et fournit les plus grands bijoutiers de la capitale. Ses pièces libérées de la tradition du bijou classique ne tardent pas à être remarquées à travers les Salons, à une époque où l'éclectisme favorise les créations audacieuses. Passionné par le monde naturel, René Lalique s'affirme en digne représentant du courant Art nouveau et hisse la joaillerie au rang d'art total.
Le bracelet Topazes et poissons décline le motif de la carpe sur l'ensemble du bracelet, créant par la continuité du dessin une sensation de mouvement. Ce thème de la carpe n'est pas sans rappeler les estampes japonaises qui circulent et alimentent les cercles artistiques parisiens à cette époque. La créativité de René Lalique réside également dans l'association de techniques et de matériaux inédits. Notre bracelet illustre sa passion pour la technique du verre, dont il exploite toutes les possibilités de brillance et de couleur dès le début des années 1890. Réalisées à partir du procédé de la fonte à la cire perdue, les petites plaques de verres sont ensuite teintées, polies, gravées puis enchâssées dans une structure en or émaillé. René Lalique renouvelle en effet l'utilisation de l'émail cloisonné, en résonance au travail des orfèvres de la Renaissance. Enfin, le choix de pierres semi-précieuses pour rythmer cette ronde de poissons témoigne de l'attirance du joaillier pour les qualités esthétiques des minéraux, plus que pour leur valeur réelle.
Ainsi, la pièce Topazes et poissons exprime tout le génie créateur de René Lalique, qu'Emile Gallé considérait comme "l'inventeur du bijou moderne".
Alizée Le Pannerer