Arts graphiques

JEUNE FEMME ASSISE, À-DEMI NUE

Charles-Joseph NATOIRE (1700-1777)

Vers 1742

Agrandir l'image jpg 46Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Charles Natoire "Jeune Femme assise demi-nue", vers 1742, dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier vergé anciennement bleu (sanguine pour l'étude d'une main gauche)

Dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier vergé anciennement bleu, sanguine (pour l'étude d'une main gauche)

873-2-20

Legs de Silguy, 1864

H. 41,8 cm - L. 32 cm

Lauréat du premier prix de peinture en 1721, Charles Natoire séjourne une première fois à Rome de 1723 à 1729. Reçu académicien en 1734, il se consacre dès lors à la grande décoration issue de la tradition baroque héritée de ses maîtres Galloche et Lemoyne, puisant l'essentiel de son inspiration dans la mythologie galante. Plus encore que ses commandes officielles pour les résidences royales de Versailles ou de Fontainebleau, ce sont ses commandes privées qui assurent sa renommée. Ce talent décoratif fut mis également au service des manufactures de tapisseries des Gobelins et de Beauvais où fut tissée de 1735 à 1744 la célèbre tenture consacrée à l'Histoire de Don Quichotte. Nommé en 1751 directeur de l'Académie de France à Rome à la suite de Jean-François de Troy, Natoire séjourne une nouvelle fois à Rome où il demeure jusqu'à sa mort en 1777.

 Ce dessin est une étude préparatoire pour la figure de Vénus dans le tableau Vénus à sa toilette conservé au musée des beaux-arts de Bordeaux et exposé au Salon de 1742 avec son pendant Vénus à la fontaine. Natoire, alors professeur à l'Académie, y présenta sept tableaux, tous dévolus à la mythologie.

Dans l'œuvre définitive, une nymphe orne de perles et de fleurs la chevelure de la déesse qui pose la main droite sur un coffret –non représenté ici– et retient de la main gauche une guirlande contre sa poitrine, position étudiée séparément dans le dessin.

Figure emblématique de la peinture galante du XVIIIe siècle, la déesse de l'amour fut aussi l'un des thèmes favoris de Natoire qui en fit, associée alors à Vulcain, son morceau de réception à l'Académie. Si la sensibilité et la virtuosité apparentent ce dessin à l'art de Lemoyne, on constate toutefois une plus grande souplesse dans le traitement du graphisme caractéristique de l'esthétique rococo de cette période parisienne. L'élégance et la fluidité du trait s'allient ici autant au sens décoratif de la mise en page qu'à la grâce délicate du modèle féminin dont la sensualité est accentuée par la présence du léger drapé dissimulant à peine la nudité du corps et par le mœlleux du coussin.

Rehaussée ici par l'éclat chaleureux de la sanguine utilisée pour l'étude séparée de la main gauche, la pierre noire fut le procédé de prédilection de Natoire qui sut sans doute le mieux, parmi les artistes de sa génération, explorer les qualités techniques du dessin.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Arts graphiques

JEUNE FEMME ASSISE, À-DEMI NUE

Charles-Joseph NATOIRE (1700-1777)

Vers 1742

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Charles Natoire "Jeune Femme assise demi-nue", vers 1742, dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier vergé anciennement bleu (sanguine pour l'étude d'une main gauche)

Dessin à la pierre noire, avec rehauts de blanc, sur papier vergé anciennement bleu, sanguine (pour l'étude d'une main gauche)

873-2-20

Legs de Silguy, 1864

H. 41,8 cm - L. 32 cm

Lauréat du premier prix de peinture en 1721, Charles Natoire séjourne une première fois à Rome de 1723 à 1729. Reçu académicien en 1734, il se consacre dès lors à la grande décoration issue de la tradition baroque héritée de ses maîtres Galloche et Lemoyne, puisant l'essentiel de son inspiration dans la mythologie galante. Plus encore que ses commandes officielles pour les résidences royales de Versailles ou de Fontainebleau, ce sont ses commandes privées qui assurent sa renommée. Ce talent décoratif fut mis également au service des manufactures de tapisseries des Gobelins et de Beauvais où fut tissée de 1735 à 1744 la célèbre tenture consacrée à l'Histoire de Don Quichotte. Nommé en 1751 directeur de l'Académie de France à Rome à la suite de Jean-François de Troy, Natoire séjourne une nouvelle fois à Rome où il demeure jusqu'à sa mort en 1777.

 Ce dessin est une étude préparatoire pour la figure de Vénus dans le tableau Vénus à sa toilette conservé au musée des beaux-arts de Bordeaux et exposé au Salon de 1742 avec son pendant Vénus à la fontaine. Natoire, alors professeur à l'Académie, y présenta sept tableaux, tous dévolus à la mythologie.

Dans l'œuvre définitive, une nymphe orne de perles et de fleurs la chevelure de la déesse qui pose la main droite sur un coffret –non représenté ici– et retient de la main gauche une guirlande contre sa poitrine, position étudiée séparément dans le dessin.

Figure emblématique de la peinture galante du XVIIIe siècle, la déesse de l'amour fut aussi l'un des thèmes favoris de Natoire qui en fit, associée alors à Vulcain, son morceau de réception à l'Académie. Si la sensibilité et la virtuosité apparentent ce dessin à l'art de Lemoyne, on constate toutefois une plus grande souplesse dans le traitement du graphisme caractéristique de l'esthétique rococo de cette période parisienne. L'élégance et la fluidité du trait s'allient ici autant au sens décoratif de la mise en page qu'à la grâce délicate du modèle féminin dont la sensualité est accentuée par la présence du léger drapé dissimulant à peine la nudité du corps et par le mœlleux du coussin.

Rehaussée ici par l'éclat chaleureux de la sanguine utilisée pour l'étude séparée de la main gauche, la pierre noire fut le procédé de prédilection de Natoire qui sut sans doute le mieux, parmi les artistes de sa génération, explorer les qualités techniques du dessin.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

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