Arts graphiques

LA PAIX D'AMIENS

François Valentin (1738-1805)

Vers 1802

Agrandir l'image jpg 161Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
François Valentin "La Paix d'Amiens", vers 1802, dessin à l'encre et lavis brun sur papier beige

Dessin à l'encre et lavis brun sur papier beige

873-2-129

Legs de Silguy, 1864

H. 52,5 cm - L. 36,5 cm

Peintre d'origine modeste, François Valentin entre en 1758, grâce à la protection de son compatriote l'abbé de Talhouët, dans l'atelier parisien de Vien également fréquenté par David et Taillasson. Bien que n'ayant pas suivi le cursus officiel de l'enseignement académique, il séjourne toutefois à Rome (1769-73) où il partage la vie de pensionnaires de l'Académie de France avec Berthélémy, Vincent, Suvée et Ménageot. A son retour à Paris en 1773, il collabore avec Doyen, alors premier peintre du comte d'Artois et de Monsieur, frère du roi, au chantier du château des Ormes dans le Poitou (1780-84). Fidèle au principe de la hiérarchie académique des genres, Valentin se consacre presque exclusivement,  jusqu'en 1789, à la grande peinture d'histoire mythologique et religieuse. On lui doit aussi quelques portraits officiels. Acquis aux idées révolutionnaires, il participe à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Ses allégories dessinées témoignent alors de son engagement.  A la fin de l'année 1791, il quitte Paris pour Quimper où il achève sa carrière comme professeur de dessin à l'Ecole centrale (1796-1805). Chargé de la saisie des biens des émigrés et du clergé, il a aussi le souci de créer un muséum à Quimper et sauve de la destruction de nombreuses peintures, telle la Descente de Croix de Van Mol, aujourd'hui conservée au musée des beaux-arts de Quimper.

Peu après la signature de la Paix d'Amiens, le 28 mars 1802 entre la France et l'Angleterre, un concours est organisé auprès des artistes afin de célébrer Bonaparte, alors nommé consul à vie. Le tableau que Valentin présenta pour ce concours a disparu mais on en connaît la composition d'ensemble à travers cinq études préparatoires aujourd'hui réparties entre des collections privées, le musée de Picardie d'Amiens et le musée des beaux-arts de Quimper où est conservée la version la plus soignée (autrefois attribuée à A.F. Callet). Bonaparte est représenté ici, tel un héros antique, statufié en buste reposant sur un socle autour duquel sont déployés divers personnages puisés dans le langage allégorique traditionnel : la Victoire couronnant de lauriers la tête d'un Bonaparte encore juvénile, l'Abondance escortée d'une armée de putti répandant dans le ciel leurs bienfaits, l'Immortalité, la Renommée reconnaissable à sa trompette, la République représentée sous les traits d'une Minerve moderne, désignant de la main droite Bonaparte comme le "héros de ces changements heureux" et, représenté sous les traits d'un vieillard ailé, le Temps qui donne la main à Cybèle dont les lions fatigués et le char en morceaux symbolisent les victimes de la guerre. Valentin commémora la même année un autre épisode marquant du Consulat, celui du Concordat proposé également aux artistes lors du concours de 1802.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

Arts graphiques

LA PAIX D'AMIENS

François Valentin (1738-1805)

Vers 1802

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François Valentin "La Paix d'Amiens", vers 1802, dessin à l'encre et lavis brun sur papier beige

Dessin à l'encre et lavis brun sur papier beige

873-2-129

Legs de Silguy, 1864

H. 52,5 cm - L. 36,5 cm

Peintre d'origine modeste, François Valentin entre en 1758, grâce à la protection de son compatriote l'abbé de Talhouët, dans l'atelier parisien de Vien également fréquenté par David et Taillasson. Bien que n'ayant pas suivi le cursus officiel de l'enseignement académique, il séjourne toutefois à Rome (1769-73) où il partage la vie de pensionnaires de l'Académie de France avec Berthélémy, Vincent, Suvée et Ménageot. A son retour à Paris en 1773, il collabore avec Doyen, alors premier peintre du comte d'Artois et de Monsieur, frère du roi, au chantier du château des Ormes dans le Poitou (1780-84). Fidèle au principe de la hiérarchie académique des genres, Valentin se consacre presque exclusivement,  jusqu'en 1789, à la grande peinture d'histoire mythologique et religieuse. On lui doit aussi quelques portraits officiels. Acquis aux idées révolutionnaires, il participe à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Ses allégories dessinées témoignent alors de son engagement.  A la fin de l'année 1791, il quitte Paris pour Quimper où il achève sa carrière comme professeur de dessin à l'Ecole centrale (1796-1805). Chargé de la saisie des biens des émigrés et du clergé, il a aussi le souci de créer un muséum à Quimper et sauve de la destruction de nombreuses peintures, telle la Descente de Croix de Van Mol, aujourd'hui conservée au musée des beaux-arts de Quimper.

Peu après la signature de la Paix d'Amiens, le 28 mars 1802 entre la France et l'Angleterre, un concours est organisé auprès des artistes afin de célébrer Bonaparte, alors nommé consul à vie. Le tableau que Valentin présenta pour ce concours a disparu mais on en connaît la composition d'ensemble à travers cinq études préparatoires aujourd'hui réparties entre des collections privées, le musée de Picardie d'Amiens et le musée des beaux-arts de Quimper où est conservée la version la plus soignée (autrefois attribuée à A.F. Callet). Bonaparte est représenté ici, tel un héros antique, statufié en buste reposant sur un socle autour duquel sont déployés divers personnages puisés dans le langage allégorique traditionnel : la Victoire couronnant de lauriers la tête d'un Bonaparte encore juvénile, l'Abondance escortée d'une armée de putti répandant dans le ciel leurs bienfaits, l'Immortalité, la Renommée reconnaissable à sa trompette, la République représentée sous les traits d'une Minerve moderne, désignant de la main droite Bonaparte comme le "héros de ces changements heureux" et, représenté sous les traits d'un vieillard ailé, le Temps qui donne la main à Cybèle dont les lions fatigués et le char en morceaux symbolisent les victimes de la guerre. Valentin commémora la même année un autre épisode marquant du Consulat, celui du Concordat proposé également aux artistes lors du concours de 1802.

Sophie Barthélémy, Dessins français  XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.

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