En 1894, Henry Moret s’installe dans le petit port de Doëlan près du Pouldu, où il habite juste au-dessus de la jetée construite sur des rochers qui abrite les bateaux mouillant au port. Il consacre de nombreux tableaux à ce paysage qui lui permet de travailler sur les effets atmosphériques et les jeux de lumière sur la mer et la côte rocheuse. Cette attention est déjà présente dans l’aquarelle qui a précédé cette huile sur toile. Il a choisi un paysage équilibré qui s’insère parfaitement dans le format de son tableau et qui n’a pour ambition finale que le plaisir du spectateur. Cependant, l’absence de personnages, de goémoniers ou de pêcheurs sur cette côte, contrairement à d’autres toiles de Moret sur ce même sujet, tout comme la touche plus empâtée, attestent de la véhémence des dernières années du peintre, véhémence qui s’éloigne d’un impressionnisme plus sage.