Cet artiste, d’origine quimpéroise, a forgé une grande partie de sa renommée en sculptant plusieurs meubles et bois polychromes dans un esprit proche de celui de Paul Gauguin. Son activité de peintre demeure moins connue, même si plusieurs de ses toiles sont conservées dans des collections publiques depuis Brest jusqu’à Saint-Denis de la Réunion. Et, au sein de cette production picturale, les portraits se font encore plus rares. C’est donc une heureuse nouvelle que d’accueillir ce don. Portant le costume traditionnel des femmes du pays de Quimper, cette jeune paysanne se distingue par une forme de monumentalité et de rudesse qui ne surprend guère quand on connaît le travail de sculpteur de cet artiste. Poursuivant « l’idéal primitiviste » énoncé par Gauguin en Bretagne, Ponthier de Chamaillard simplifie les volumes, accentue les traits du visage juvénile et malaxe la peinture avec l’ardeur d’un praticien de la sculpture. Le résultat est impressionnant, sans doute troublant également car cette feinte gaucherie annonce bien des évolutions de l’art moderne.