Élève de David et de Garnier, Georges Rouget expose au Salon dès 1812 et entame une carrière particulièrement brillante. Il multiplie les peintures historiques et les portraits mondains et d’apparat, au service des régimes successifs, glissant peu à peu du néoclassicisme de ses débuts à un art plus académique. Il obtient une importante commande de scènes d’histoire et d’une galerie de portraits pour le musée historique du château de Versailles.

La commande, en 1817, des deux œuvres (Saint Louis pardonnant à Mauclerc et Saint Louis prisonnier en Egypte) consacrées à saint Louis et aujourd'hui conservées à Quimper, témoigne à la fois d’un goût général pour le Moyen Âge et d'un rejet des thèmes empruntés à l’histoire grecque ou romaine. Ces deux peintures, parmi les premières qui illustrent ce que l’on va appeler « l’art troubadour », devaient décorer le salon dit de « l’œil-de-Bœuf » au château de Versailles. Elles attestent également d’un intérêt de l'époque pour la figure de Louis IX (1214-1270), roi de France à partir de 1226, canonisé en 1297.

Le tableau Saint Louis pardonnant à Mauclerc évoque la révolte des grands vassaux sous la régence de Blanche de Castille de 1226 à 1236 (le roi n’avait que douze ans lorsqu’il est monté sur le trône). Pierre de Dreux, dit Mauclerc, duc de Bretagne, participa à cette révolte. Il dut en 1235 se soumettre au roi majeur. Rouget traite du thème du pardon, mettant en avant la figure magnanime du roi, sous le regard attendri de sa jeune épouse,  Marguerite de Provence.