École italienne et espagnole

SAINTE FAMILLE

Francesco MORANDINI dit POPPI (attribué à) (1544-1597)

1570-1580

Agrandir l'image jpg 218Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Morandini dit Poppi (1544-1597) "Sainte Famille", 1570-1580 - Huile sur bois, 77 x 61 cm - Musée des beaux-arts de Quimper © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur bois

873-1-475

Legs de Silguy, 1864

H. 77 cm - L. 61,2 cm

Le style de ce panneau précieux, d’une palette raffinée avec des nuances pastel, relève pleinement du courant maniériste toscan. Il est profondément marqué par l’influence de Giorgio Vasari (1511-1574) : les figures sont disposées de la même manière élégante que dans les Saintes Familles du maître. Il est également très largement empreint de l’art de Bronzino (1503-1572) dans sa composition et dans certains détails, comme la main de la Vierge, citation de celle de Cupidon dans Vénus et Cupidon entre le Temps et la Folie (Londres, National Gallery). Ces affinités avec les grands peintres maniéristes florentins rattachent l’œuvre du musée de Quimper à la production de Francesco Morandini.

Définitivement installé à Florence vers 1563, Morandini entra dans l’atelier de Vasari. Il travailla très vite pour le grand-duc Francesco I de Médicis. Entre 1570 et 1571, il participa à la décoration du plafond du Cabinet avec Jacopo Zucchi (v. 1542-1596) et peignit de nombreux tableaux d’autel pour des églises florentines. En comparaison de la Charité qu’il peignit vers le début des années 1570, le peintre semble montrer dans le tableau de Quimper une évolution vers plus de souplesse formelle et de raffinement plastique. Ce progrès vers un langage sophistiqué peut être mis en rapport avec la période où il travaillait au Palazzo Vecchio (1570-1571), où il put voir le décor de la Salle des Audiences réalisé en 1548 par Francesco Salviati (1510-1563) et s’imprégner de son langage inspiré du Parmesan. Dans notre tableau, l’empreinte de Vasari est, en effet, notablement raffinée au contact de son art de cour ; la douceur du sfumato est comparable à la Charité de Salviati (Florence, Offices).

Le nom de Giovanni Battista Naldini (v. 1537 – 1591) a récemment été prononcé comme auteur possible de notre œuvre. Rival de Morandini, Naldini fut d’un style il est vrai si proche que bien des tableaux passent d’une attribution de l’un à l’autre. Naldini comme Poppi peignit à plusieurs reprises le thème de la Vierge et l’Enfant en compagnie du petit saint Jean ; les figures de Joseph, de la Vierge et de l’enfant sont d’un type ressemblant chez les deux artistes. Cependant, les œuvres de Naldini ont un caractère plus dessiné, moins vaporeux que dans le tableau de Quimper. C’est pourquoi son attribution première au Poppi est ici conservée.

Mylène Allano, historienne de l'art

École italienne et espagnole

SAINTE FAMILLE

Francesco MORANDINI dit POPPI (attribué à) (1544-1597)

1570-1580

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Morandini dit Poppi (1544-1597) "Sainte Famille", 1570-1580 - Huile sur bois, 77 x 61 cm - Musée des beaux-arts de Quimper © musée des beaux-arts de Quimper

Huile sur bois

873-1-475

Legs de Silguy, 1864

H. 77 cm - L. 61,2 cm

Le style de ce panneau précieux, d’une palette raffinée avec des nuances pastel, relève pleinement du courant maniériste toscan. Il est profondément marqué par l’influence de Giorgio Vasari (1511-1574) : les figures sont disposées de la même manière élégante que dans les Saintes Familles du maître. Il est également très largement empreint de l’art de Bronzino (1503-1572) dans sa composition et dans certains détails, comme la main de la Vierge, citation de celle de Cupidon dans Vénus et Cupidon entre le Temps et la Folie (Londres, National Gallery). Ces affinités avec les grands peintres maniéristes florentins rattachent l’œuvre du musée de Quimper à la production de Francesco Morandini.

Définitivement installé à Florence vers 1563, Morandini entra dans l’atelier de Vasari. Il travailla très vite pour le grand-duc Francesco I de Médicis. Entre 1570 et 1571, il participa à la décoration du plafond du Cabinet avec Jacopo Zucchi (v. 1542-1596) et peignit de nombreux tableaux d’autel pour des églises florentines. En comparaison de la Charité qu’il peignit vers le début des années 1570, le peintre semble montrer dans le tableau de Quimper une évolution vers plus de souplesse formelle et de raffinement plastique. Ce progrès vers un langage sophistiqué peut être mis en rapport avec la période où il travaillait au Palazzo Vecchio (1570-1571), où il put voir le décor de la Salle des Audiences réalisé en 1548 par Francesco Salviati (1510-1563) et s’imprégner de son langage inspiré du Parmesan. Dans notre tableau, l’empreinte de Vasari est, en effet, notablement raffinée au contact de son art de cour ; la douceur du sfumato est comparable à la Charité de Salviati (Florence, Offices).

Le nom de Giovanni Battista Naldini (v. 1537 – 1591) a récemment été prononcé comme auteur possible de notre œuvre. Rival de Morandini, Naldini fut d’un style il est vrai si proche que bien des tableaux passent d’une attribution de l’un à l’autre. Naldini comme Poppi peignit à plusieurs reprises le thème de la Vierge et l’Enfant en compagnie du petit saint Jean ; les figures de Joseph, de la Vierge et de l’enfant sont d’un type ressemblant chez les deux artistes. Cependant, les œuvres de Naldini ont un caractère plus dessiné, moins vaporeux que dans le tableau de Quimper. C’est pourquoi son attribution première au Poppi est ici conservée.

Mylène Allano, historienne de l'art

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