LE TRIOMPHE DE LA CROIX
1ère moitié du XVIIIe
Huile sur toile
873-1-472
Legs de Silguy, 1864
H. 65 cm - L. 55 cm
Les deux toiles, Le Triomphe de la Croix et La Chute des Damnés, se doivent d’être présentées ensemble, dans la mesure où ce sont des fragments d’études pour un même décor, réalisé en 1709 par Francesco Solimena au plafond de la sacristie de l’église San Domenico Maggiore à Naples. Cette fresque grandiose est une allégorie de la toute-puissance de l’église, figurant la Trinité, la Vierge des saints dominicains et des hérétiques déchus. Elle se présente schématiquement sous la forme d’un long rectangle divisé en trois registres où sont distribués les groupes de personnages, tous liés entre eux dans un mouvement tourbillonnant : le Jugement dernier dans le tiers inférieur, le Christ, la Vierge et les saints dans la partie centrale et, enfin, la Croix et le monde céleste dans le tiers supérieur.
Les bozzetti du musée de Quimper présentent des différences avec la composition finale qui témoignent de l’évolution de la pensée du peintre entre la phase de conception et la réalisation de sa fresque. Si la composition de La Chute des Damnés, détail du Jugement dernier, se distingue simplement par l’ajout d’une figure à droite et l’élimination d’une autre, à gauche, Le Triomphe de la Croix, étude de la partie centrale du décor, présente pour sa part une distribution tout à fait autre des figures et des formes. Saint Dominique, par exemple, placé à gauche dans la fresque, apparaît ici dans l’angle inférieur droit. Quant à la croix, située à gauche à San Domenico Maggiore, elle se dresse ici à l’opposé.
Bien que peintes sur de petits formats, les deux œuvres manifestent la virtuosité typique de leur auteur et donnent une idée de la monumentalité du décor plafonnant de San Domenico Maggiore. Le purisme formel de figures au dessin parfait, touchées par des jeux de lumière qui soulignent la tension de leurs corps est particulièrement visible dans la représentation des hérétiques déchus. L’audace des perspectives, traduisant à la fois le mouvement ascensionnel des figures et leur position dominante par rapport au spectateur, se révèle davantage dans Le Triomphe de la Croix. La paire de toiles du musée de Quimper constitue ainsi un échantillon du langage de Solimena en ce début de XVIIIe siècle, de veine baroque mais orienté vers une éloquence d’inspiration classique.
Mylène Allano, historienne de l'art
LE TRIOMPHE DE LA CROIX
1ère moitié du XVIIIe
Huile sur toile
873-1-472
Legs de Silguy, 1864
H. 65 cm - L. 55 cm
Les deux toiles, Le Triomphe de la Croix et La Chute des Damnés, se doivent d’être présentées ensemble, dans la mesure où ce sont des fragments d’études pour un même décor, réalisé en 1709 par Francesco Solimena au plafond de la sacristie de l’église San Domenico Maggiore à Naples. Cette fresque grandiose est une allégorie de la toute-puissance de l’église, figurant la Trinité, la Vierge des saints dominicains et des hérétiques déchus. Elle se présente schématiquement sous la forme d’un long rectangle divisé en trois registres où sont distribués les groupes de personnages, tous liés entre eux dans un mouvement tourbillonnant : le Jugement dernier dans le tiers inférieur, le Christ, la Vierge et les saints dans la partie centrale et, enfin, la Croix et le monde céleste dans le tiers supérieur.
Les bozzetti du musée de Quimper présentent des différences avec la composition finale qui témoignent de l’évolution de la pensée du peintre entre la phase de conception et la réalisation de sa fresque. Si la composition de La Chute des Damnés, détail du Jugement dernier, se distingue simplement par l’ajout d’une figure à droite et l’élimination d’une autre, à gauche, Le Triomphe de la Croix, étude de la partie centrale du décor, présente pour sa part une distribution tout à fait autre des figures et des formes. Saint Dominique, par exemple, placé à gauche dans la fresque, apparaît ici dans l’angle inférieur droit. Quant à la croix, située à gauche à San Domenico Maggiore, elle se dresse ici à l’opposé.
Bien que peintes sur de petits formats, les deux œuvres manifestent la virtuosité typique de leur auteur et donnent une idée de la monumentalité du décor plafonnant de San Domenico Maggiore. Le purisme formel de figures au dessin parfait, touchées par des jeux de lumière qui soulignent la tension de leurs corps est particulièrement visible dans la représentation des hérétiques déchus. L’audace des perspectives, traduisant à la fois le mouvement ascensionnel des figures et leur position dominante par rapport au spectateur, se révèle davantage dans Le Triomphe de la Croix. La paire de toiles du musée de Quimper constitue ainsi un échantillon du langage de Solimena en ce début de XVIIIe siècle, de veine baroque mais orienté vers une éloquence d’inspiration classique.
Mylène Allano, historienne de l'art