NATIVITÉ
1730-1740
Huile sur toile
873-1-371
Legs de Silguy, 1864
H. 74,2 ; L. 56 cm
Prestigieux représentant du Rococo vénitien, Giambattista Pittoni fut à la tête de l’académie de Venise en 1758 et 1763. La Nativité fut un de ses thèmes de prédilection. Parmi les multiples versions qu’il en réalisa, il existe un groupe d’œuvres datables des années 1735, dont le tableau du musée de Quimper fait partie. Toutes d’un très haut niveau qualitatif, ces œuvres sont identiques à de légers détails près ; ainsi celle de Quimper se distingue-t-elle simplement des autres par le léger sourire qui s’imprime sur le visage de la Vierge et par la lumière qui inonde cette figure. Des nuances chromatiques propres la différencient également des autres, tel le rose de la robe de Marie, le jaune pâle de son voile et le brun foncé du drapé de saint Joseph. Décidément enclin à la répétition, Pittoni utilisa un même dessin de la figure de saint Joseph pour ses trois versions de la Nativité, ainsi que pour une Fuite en Égypte et une Adoration des Mages.
Pittoni avait d’abord peint des formes nerveuses, mouvementées et vivement colorées à la manière de Sebastiano Ricci (1659-1734). Mais à partir du début années 1730, son coloris devint de plus en plus clair, ses compositions de plus en plus gracieuses et élégantes. Notre œuvre se définit ainsi en un style aimable, où la primauté est accordée au charme des figures, avec une Vierge au visage très doux et aux gestes délicats, un Enfant minuscule et fragile, un charmant angelot. Le langage est caractérisé par une alliance entre une touche légère, rapide et sûre dans la définition des ombres profondes et une certaine vitalité chromatique exaltée par le rapprochement des timbres purs (bleu fort, rose, vert) et des tonalités brunâtres. Expression parfaite d’une piété populaire et d’une belle exécution, ce type d’œuvre attirait les collectionneurs d’art, satisfaits également dans leur ferveur religieuse par la concentration de riches détails et la tendre atmosphère de l’image. Giambattista travailla d’ailleurs beaucoup pour des commandes étrangères et exporta ses œuvres surtout au nord de l’Europe.
Mylène Allano, historienne de l'art
NATIVITÉ
1730-1740
Huile sur toile
873-1-371
Legs de Silguy, 1864
H. 74,2 ; L. 56 cm
Prestigieux représentant du Rococo vénitien, Giambattista Pittoni fut à la tête de l’académie de Venise en 1758 et 1763. La Nativité fut un de ses thèmes de prédilection. Parmi les multiples versions qu’il en réalisa, il existe un groupe d’œuvres datables des années 1735, dont le tableau du musée de Quimper fait partie. Toutes d’un très haut niveau qualitatif, ces œuvres sont identiques à de légers détails près ; ainsi celle de Quimper se distingue-t-elle simplement des autres par le léger sourire qui s’imprime sur le visage de la Vierge et par la lumière qui inonde cette figure. Des nuances chromatiques propres la différencient également des autres, tel le rose de la robe de Marie, le jaune pâle de son voile et le brun foncé du drapé de saint Joseph. Décidément enclin à la répétition, Pittoni utilisa un même dessin de la figure de saint Joseph pour ses trois versions de la Nativité, ainsi que pour une Fuite en Égypte et une Adoration des Mages.
Pittoni avait d’abord peint des formes nerveuses, mouvementées et vivement colorées à la manière de Sebastiano Ricci (1659-1734). Mais à partir du début années 1730, son coloris devint de plus en plus clair, ses compositions de plus en plus gracieuses et élégantes. Notre œuvre se définit ainsi en un style aimable, où la primauté est accordée au charme des figures, avec une Vierge au visage très doux et aux gestes délicats, un Enfant minuscule et fragile, un charmant angelot. Le langage est caractérisé par une alliance entre une touche légère, rapide et sûre dans la définition des ombres profondes et une certaine vitalité chromatique exaltée par le rapprochement des timbres purs (bleu fort, rose, vert) et des tonalités brunâtres. Expression parfaite d’une piété populaire et d’une belle exécution, ce type d’œuvre attirait les collectionneurs d’art, satisfaits également dans leur ferveur religieuse par la concentration de riches détails et la tendre atmosphère de l’image. Giambattista travailla d’ailleurs beaucoup pour des commandes étrangères et exporta ses œuvres surtout au nord de l’Europe.
Mylène Allano, historienne de l'art