Mercure
Fin des années 1660
Huile surtoile
873-1-75
Legs de Silguy, 1864
H. 89 cm - L. 73 cm
Le XVIIe siècle vit l’essor d’un nouveau genre de production picturale, la peinture profane de petit format destinée à des collectionneurs privés. C’est à ce type de production qu’appartient la toile de Quimper, dont le but évident n’est autre que de charmer l’œil de l’amateur. Le Dieu Mercure y est représenté sous traits d’un jeune homme, dans une pose aérienne et gracieuse. Son visage souriant donne une impression de gaieté et de fraîcheur : Mercure semble ici en pleine envolée lyrique, lancé dans une danse insouciante. Le corps nu, il porte sa coiffure ailée et brandit le caducée dont Apollon lui avait fait don, selon un modèle iconographique bien établi. Est-ce également en référence au dieu de la musique que Mercure tient ici un violon ? La question se pose, car cet instrument n’est pas son attribut habituel…
L’auteur de ce tableau, Giuseppe Diamantini, fit un passage à Bologne avant de s’installer à Venise. Il subit de ce fait à la fois l’influence du cercle des Carrache, fondateurs à Bologne de l’Académie des Acheminés, et du peintre « libertino » vénitien Pietro Liberi (1605-1687). Son style devint ainsi une sorte de compromis entre le langage académique bolonais et le langage séduisant vénitien. Datée de la fin des années 1660, la toile du musée de Quimper appartient à la période de la plus grande ascendance de Liberi sur la production de Diamantini. On le voit ici à la façon de moduler le corps juvénile et sensuel par une lumière contrastée mais adoucie par des effets de sfumato, et par son chromatisme raffiné. En référence à la statuaire antique, le nez et les yeux de Mercure sont fortement prononcés, ses lèvres sont charnues. Cette image élégante conserve donc les traces d’un certain académisme. C’est grâce à ce type de représentation que Diamantini s’attira les faveurs de la noblesse vénitienne, à laquelle il consacra du reste l’essentiel de sa carrière.
Mylène Allano, historienne de l'art
Mercure
Fin des années 1660
Huile surtoile
873-1-75
Legs de Silguy, 1864
H. 89 cm - L. 73 cm
Le XVIIe siècle vit l’essor d’un nouveau genre de production picturale, la peinture profane de petit format destinée à des collectionneurs privés. C’est à ce type de production qu’appartient la toile de Quimper, dont le but évident n’est autre que de charmer l’œil de l’amateur. Le Dieu Mercure y est représenté sous traits d’un jeune homme, dans une pose aérienne et gracieuse. Son visage souriant donne une impression de gaieté et de fraîcheur : Mercure semble ici en pleine envolée lyrique, lancé dans une danse insouciante. Le corps nu, il porte sa coiffure ailée et brandit le caducée dont Apollon lui avait fait don, selon un modèle iconographique bien établi. Est-ce également en référence au dieu de la musique que Mercure tient ici un violon ? La question se pose, car cet instrument n’est pas son attribut habituel…
L’auteur de ce tableau, Giuseppe Diamantini, fit un passage à Bologne avant de s’installer à Venise. Il subit de ce fait à la fois l’influence du cercle des Carrache, fondateurs à Bologne de l’Académie des Acheminés, et du peintre « libertino » vénitien Pietro Liberi (1605-1687). Son style devint ainsi une sorte de compromis entre le langage académique bolonais et le langage séduisant vénitien. Datée de la fin des années 1660, la toile du musée de Quimper appartient à la période de la plus grande ascendance de Liberi sur la production de Diamantini. On le voit ici à la façon de moduler le corps juvénile et sensuel par une lumière contrastée mais adoucie par des effets de sfumato, et par son chromatisme raffiné. En référence à la statuaire antique, le nez et les yeux de Mercure sont fortement prononcés, ses lèvres sont charnues. Cette image élégante conserve donc les traces d’un certain académisme. C’est grâce à ce type de représentation que Diamantini s’attira les faveurs de la noblesse vénitienne, à laquelle il consacra du reste l’essentiel de sa carrière.
Mylène Allano, historienne de l'art
Clin d'oeil : l'oeuvre incarnée
Lors de l'événement participatif "Le musée recopié" de l'Ecole Parallèle Imaginaire, en mai 2018, les copistes ont dessiné l'oeuvre de leur choix puis avec d'autres copistes ou visiteurs ont incarné celle-ci de manière créative.