L'ARRIVÉE DE LA DILIGENCE À QUIMPER-CORENTIN SOUS LE DIRECTOIRE
1873
Huile sur toile
2005-12-1
Achat auprès de la Société AXA avec l’aide du FRAM et de l’association des Amis du musée des beaux-arts de Quimper
H. 102 cm ; L. 130,5 cm
Jules Noël a pris bien soin de calligraphier le titre de sa peinture, Une scène sous le Directoire (1795-1799), comme pour bien inscrire l’œuvre dans cette période. Pourtant, il faut plutôt voir dans cette scène de genre particulièrement animée une évocation de l’arrivée à Quimper, en 1814, de la famille du peintre, alors établie à Nancy. Elle vient y célébrer le mariage de leur fille aînée. Dans le groupe au centre, on distingue les deux fiancés qui s’embrassent et les membres de la famille. Jules est le petit garçon endimanché, alors âgé de trois ans et demi.
Pour cette œuvre peinte près de 70 ans plus tard, le peintre a pris quelques libertés avec la topographie du lieu. Si la façade de l’hôtel du Lion d’or, arrêt de la diligence, et, plus haut, les maisons au débouché de la rue Obscure sont vraisemblables, tout le reste est pure invention. Le peintre gomme la cathédrale à droite et modifie l’espace correspondant à la place Saint-Corentin. Avec un extraordinaire brio, il mêle éléments réels et détails fantaisistes qu’il multiplie à l’excès. La dissymétrie de la composition, la touche tourmentée et hachée, la volonté de désordre et d’accumulation caractérisent l’apothéose presque baroque de son style « troubadour », qui est en total décalage avec l’art de son temps.
Par cette évocation du passé, il veut peut-être témoigner de sa piété filiale et de son attachement à la ville où il a passé une partie de son enfance.
L’œuvre, de grand format, « aux mille détails » selon la critique, connaît un grand succès lors de sa présentation au Salon de 1873. Elle est aussitôt acquise pour 10 000 francs, somme importante pour l’époque, par un admirateur du peintre, Donato Donatis. Elle orna pendant longtemps la salle du conseil d’administration de la société d’assurance « La Prévoyance » qu’il dirigeait, puis, à sa mort, elle fut considérée comme perdue.
L'ARRIVÉE DE LA DILIGENCE À QUIMPER-CORENTIN SOUS LE DIRECTOIRE
1873
Huile sur toile
2005-12-1
Achat auprès de la Société AXA avec l’aide du FRAM et de l’association des Amis du musée des beaux-arts de Quimper
H. 102 cm ; L. 130,5 cm
Jules Noël a pris bien soin de calligraphier le titre de sa peinture, Une scène sous le Directoire (1795-1799), comme pour bien inscrire l’œuvre dans cette période. Pourtant, il faut plutôt voir dans cette scène de genre particulièrement animée une évocation de l’arrivée à Quimper, en 1814, de la famille du peintre, alors établie à Nancy. Elle vient y célébrer le mariage de leur fille aînée. Dans le groupe au centre, on distingue les deux fiancés qui s’embrassent et les membres de la famille. Jules est le petit garçon endimanché, alors âgé de trois ans et demi.
Pour cette œuvre peinte près de 70 ans plus tard, le peintre a pris quelques libertés avec la topographie du lieu. Si la façade de l’hôtel du Lion d’or, arrêt de la diligence, et, plus haut, les maisons au débouché de la rue Obscure sont vraisemblables, tout le reste est pure invention. Le peintre gomme la cathédrale à droite et modifie l’espace correspondant à la place Saint-Corentin. Avec un extraordinaire brio, il mêle éléments réels et détails fantaisistes qu’il multiplie à l’excès. La dissymétrie de la composition, la touche tourmentée et hachée, la volonté de désordre et d’accumulation caractérisent l’apothéose presque baroque de son style « troubadour », qui est en total décalage avec l’art de son temps.
Par cette évocation du passé, il veut peut-être témoigner de sa piété filiale et de son attachement à la ville où il a passé une partie de son enfance.
L’œuvre, de grand format, « aux mille détails » selon la critique, connaît un grand succès lors de sa présentation au Salon de 1873. Elle est aussitôt acquise pour 10 000 francs, somme importante pour l’époque, par un admirateur du peintre, Donato Donatis. Elle orna pendant longtemps la salle du conseil d’administration de la société d’assurance « La Prévoyance » qu’il dirigeait, puis, à sa mort, elle fut considérée comme perdue.