Décor pour l'hôtel de l'Epée à Quimper
1905-1909
Huile sur toile
75-38
Achat en vente publique en 1975, lors de la fermeture de l'hôtel de l'Epée à Quimper
Décor composé de 23 panneaux
Fils de pêcheur, orphelin à 15 ans, Jean-Julien Lemordant (1878-1968) parvient à poursuivre ses études à l’Ecole des Beaux-arts de Rennes. Soutenu par ses professeurs, il obtient en 1892 une bourse de la ville de Rennes qui lui permet d’intégrer l’Ecole des Beaux-arts de Paris en 1895. Il fréquente l’atelier Bonnat où il rencontre Dufy, Braque et Othon Friesz. Talentueux, le jeune artiste trouve très vite un style original. En 1901, à l’occasion de son service militaire, il découvre Quimper et la région de Penmarc’h, où il s’installe dès 1903.
En 1905, il reçoit la commande du décor de la salle-à-manger de l’Hôtel de l’Epée à Quimper. Le grand décor est réalisé entre 1905 et 1909 et se compose de vingt-trois panneaux d’un total de soixante mètres carrés relatant cinq grands thèmes : le vent, le pardon, le goémon et la mer, ainsi qu’un ensemble représentant le phare d’Eckmühl et la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie. En 1975, le célèbre Hôtel de l’Epée ferme ses portes. Le décor de la salle à manger est acheté aux enchères par le musée en 1976. Par manque de place, une seule toile, Contre le vent, est présentée au public. Les travaux de restructuration du musée en 1993 ont permis de reconstituer à l’identique ce décor. Lemordant y évoque de manière synthétique la vie quotidienne des Bigoudens. Son œuvre constitue un véritable hymne à ces derniers qui résistent à la force des éléments dans une nature hostile. Le peintre, grâce à l’intensité des couleurs et au dynamisme des lignes, présente une Bretagne vivante et moderne.
Contre le vent
Bigoudens et Bigoudènes dans leurs costumes de fête luttent contre le vent fort d’une fin de journée orageuse. Les pèlerins traversent les marais de Lescorf pour se rendre au pardon de Notre-Dame-de-la-Joie ou pour rentrer chez eux. A l’horizon, on aperçoit la Tour de Penmarc’h. Le ciel rose violacé se reflétant dans les flaques d’eau du marais offre un contraste intense avec les verts et les roux du chemin. Les lignes mouvementées et les couleurs fortes contribuent à créer une atmosphère pesante, à l’image de la marche des personnages ployés par la fatigue de la journée.
Décor pour l'hôtel de l'Epée à Quimper
1905-1909
Huile sur toile
75-38
Achat en vente publique en 1975, lors de la fermeture de l'hôtel de l'Epée à Quimper
Décor composé de 23 panneaux
Fils de pêcheur, orphelin à 15 ans, Jean-Julien Lemordant (1878-1968) parvient à poursuivre ses études à l’Ecole des Beaux-arts de Rennes. Soutenu par ses professeurs, il obtient en 1892 une bourse de la ville de Rennes qui lui permet d’intégrer l’Ecole des Beaux-arts de Paris en 1895. Il fréquente l’atelier Bonnat où il rencontre Dufy, Braque et Othon Friesz. Talentueux, le jeune artiste trouve très vite un style original. En 1901, à l’occasion de son service militaire, il découvre Quimper et la région de Penmarc’h, où il s’installe dès 1903.
En 1905, il reçoit la commande du décor de la salle-à-manger de l’Hôtel de l’Epée à Quimper. Le grand décor est réalisé entre 1905 et 1909 et se compose de vingt-trois panneaux d’un total de soixante mètres carrés relatant cinq grands thèmes : le vent, le pardon, le goémon et la mer, ainsi qu’un ensemble représentant le phare d’Eckmühl et la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie. En 1975, le célèbre Hôtel de l’Epée ferme ses portes. Le décor de la salle à manger est acheté aux enchères par le musée en 1976. Par manque de place, une seule toile, Contre le vent, est présentée au public. Les travaux de restructuration du musée en 1993 ont permis de reconstituer à l’identique ce décor. Lemordant y évoque de manière synthétique la vie quotidienne des Bigoudens. Son œuvre constitue un véritable hymne à ces derniers qui résistent à la force des éléments dans une nature hostile. Le peintre, grâce à l’intensité des couleurs et au dynamisme des lignes, présente une Bretagne vivante et moderne.
Contre le vent
Bigoudens et Bigoudènes dans leurs costumes de fête luttent contre le vent fort d’une fin de journée orageuse. Les pèlerins traversent les marais de Lescorf pour se rendre au pardon de Notre-Dame-de-la-Joie ou pour rentrer chez eux. A l’horizon, on aperçoit la Tour de Penmarc’h. Le ciel rose violacé se reflétant dans les flaques d’eau du marais offre un contraste intense avec les verts et les roux du chemin. Les lignes mouvementées et les couleurs fortes contribuent à créer une atmosphère pesante, à l’image de la marche des personnages ployés par la fatigue de la journée.
Le musée a reçu en don en 2021 ce tableau acquis en 1908 lors de l’exposition organisée à Paris par la Galerie Devambez. Son titre, "Contre le vent", ne laisse planer aucun doute sur la contemporanéité de sa création avec le décor de l’hôtel de l’Epée à Quimper.
Il est probable que cette grande toile ait été peinte entre 1906 et 1908, date de son exposition et achat par la famille du donateur. Plutôt que d’une reprise de la composition conservée à Quimper, il s’agit d’une superbe variation sur un sujet qui a contribué à asseoir la notoriété de Lemordant. Cette fois-ci, le groupe endimanché des Bigoudens nous fait face, longeant l’anse d’une grande plage qui pourrait être celle de Pors Carn. La gamme chromatique est très proche de celle des compositions de l’hôtel de l’Epée. Le travail accordé aux reflets qui colorisent le sable mouillé est spectaculaire. A côté de la fluidité et de la mobilité de la touche qui balaie le ciel, on remarque également de forts empâtements appliqués sur les masses trapues et résignées des Bigoudens. Les visages fermés des femmes excluent toute forme de pittoresque. Négligeant l’anecdote, Lemordant transmet un regard franc sur le monde rude des paysans-pêcheurs de la pointe de Penmarc’h. Nul passéisme non plus dans la technique adoptée par l’artiste qui confirme son ambition de coloriste audacieux. On se souviendra qu’il connaissait Friesz depuis 1898, Dufy depuis 1900 et qu’il a croisé à l’atelier Moreau d’autres grands protagonistes du fauvisme comme Rouault, Matisse, Manguin et Camoin.
Oeuvres en réserves