MORT DE CATON D'UTIQUE
Vers 1800
Dessin à la pierre noire et encre ferrogallique sur papier vergé crème
873-2-51
Legs de Silguy, 1864
H. 23,3 cm - L. 20,4 cm
Arrivé en France en 1774, Lethière est inscrit d'abord à l'école de dessin de Descamps à Rouen avant d'entrer en 1778 à l'Ecole de l'Académie royale de Paris dans l'atelier de Doyen. Second Prix de Rome en 1784, il est admis par faveur spéciale comme pensionnaire de l'Académie de France à Rome (1786-1791). De 1793 à 1828, il expose assez régulièrement au Salon. Après un voyage en Espagne en 1801 au titre de conseiller artistique de son ami Lucien Bonaparte, il devient grâce à la protection de ce dernier directeur de l'Académie française de Rome à la mort de Suvée (1807-1816). Élu membre de l'Institut en 1818, il est nommé un an plus tard professeur à l'Ecole des Beaux-Arts. Très marqué par le néo-classicisme davidien qu'il prolongea assez tard dans le XIXe siècle, il puise l'essentiel de son inspiration dans l'histoire antique et plus particulièrement romaine (Brutus condamnant ses fils à mort, Salon de 1812). Mais on lui doit aussi quelques portraits comme celui de sa fille conservé au musée des beaux-arts de Quimper. Sa carrière d'enseignement ayant souvent pris le pas sur son activité artistique, sa renommée reste surtout attachée à Ingres qui fut à la fois son élève et son ami.
C'est Roseline Bacou qui proposa d'identifier cette composition dont le musée conserve deux autres études sur le même thème (873-2-99 et 100), dont l'une est partiellement une version en sens inverse avec le suicide du tribun romain Caton après la défaite des républicains devant César, sujet tiré des Vies de Plutarque dont s'inspirèrent largement les artistes néo-classiques. Or, la scène représentée dans les trois dessins dont l'une évoque plus particulièrement un meurtre et non un suicide semble contredire cette interprétation. Par ailleurs, la peinture du Salon de 1795 (Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage) représentant le suicide solitaire de Caton étendu sur son lit de mort n'offre que peu de similitudes avec la série quimpéroise. Le sujet qui reste à identifier plus précisément est cependant caractéristique du goût de Lethière pour les morts violentes de l'histoire ancienne (sacrifices, suicides, assassinats...) auxquelles son graphisme heurté se prête particulièrement bien.
Sophie Barthélémy, Dessins français XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.
MORT DE CATON D'UTIQUE
Vers 1800
Dessin à la pierre noire et encre ferrogallique sur papier vergé crème
873-2-51
Legs de Silguy, 1864
H. 23,3 cm - L. 20,4 cm
Arrivé en France en 1774, Lethière est inscrit d'abord à l'école de dessin de Descamps à Rouen avant d'entrer en 1778 à l'Ecole de l'Académie royale de Paris dans l'atelier de Doyen. Second Prix de Rome en 1784, il est admis par faveur spéciale comme pensionnaire de l'Académie de France à Rome (1786-1791). De 1793 à 1828, il expose assez régulièrement au Salon. Après un voyage en Espagne en 1801 au titre de conseiller artistique de son ami Lucien Bonaparte, il devient grâce à la protection de ce dernier directeur de l'Académie française de Rome à la mort de Suvée (1807-1816). Élu membre de l'Institut en 1818, il est nommé un an plus tard professeur à l'Ecole des Beaux-Arts. Très marqué par le néo-classicisme davidien qu'il prolongea assez tard dans le XIXe siècle, il puise l'essentiel de son inspiration dans l'histoire antique et plus particulièrement romaine (Brutus condamnant ses fils à mort, Salon de 1812). Mais on lui doit aussi quelques portraits comme celui de sa fille conservé au musée des beaux-arts de Quimper. Sa carrière d'enseignement ayant souvent pris le pas sur son activité artistique, sa renommée reste surtout attachée à Ingres qui fut à la fois son élève et son ami.
C'est Roseline Bacou qui proposa d'identifier cette composition dont le musée conserve deux autres études sur le même thème (873-2-99 et 100), dont l'une est partiellement une version en sens inverse avec le suicide du tribun romain Caton après la défaite des républicains devant César, sujet tiré des Vies de Plutarque dont s'inspirèrent largement les artistes néo-classiques. Or, la scène représentée dans les trois dessins dont l'une évoque plus particulièrement un meurtre et non un suicide semble contredire cette interprétation. Par ailleurs, la peinture du Salon de 1795 (Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage) représentant le suicide solitaire de Caton étendu sur son lit de mort n'offre que peu de similitudes avec la série quimpéroise. Le sujet qui reste à identifier plus précisément est cependant caractéristique du goût de Lethière pour les morts violentes de l'histoire ancienne (sacrifices, suicides, assassinats...) auxquelles son graphisme heurté se prête particulièrement bien.
Sophie Barthélémy, Dessins français XVIIe - XIXe siècles, florilège de la collection du musée des Beaux-Arts de Quimper, 1999.