École française 19e siècle

LA TRANSFIGURATION DE SAINTE ÉLISABETH

Wilhelm LIST (1864-1918)

Vers 1905

Agrandir l'image jpg 80Ko (Voir légende ci-après) (fenêtre modale)
Wilhelm List (1864-1918) - La Transfiguration de sainte-Elizabeth, vers 1907 - Tempera rehaussée d’or sur toile, 1.62 x 0.82 m © Musée des beaux-arts de Quimper

Tempera rehaussée d'or sur toile de lin

96-7-1

Achat en vente publique en 1996

H. 162 cm - L. 81 cm

Souhaitant prolonger la section consacrée à l’Ecole de Pont-Aven par l’évocation de quelques œuvres symbolistes, le musée des Beaux-Arts de Quimper a acquis en 1975 un tableau du peintre Wilhelm List, principal membre fondateur avec Klimt de la Sécession viennoise en 1897, plus connu aujourd’hui pour sa carrière de théoricien et d’illustrateur au sein de la célèbre revue Ver Sacrum que pour son œuvre picturale dont il ne reste plus que de rares témoignages.

Depuis son acquisition par le musée de Quimper, cette toile a figuré dans les plus grandes expositions consacrées à cette période majeure de l’art moderne, “ Le Symbolisme en Europe ” en 1975/76 et “ Vienne 1880-1938 - Naissance d’un siècle ” présentée au Centre Pompidou en 1986.

Des recherches ont permis de découvrir que ce panneau était le volet gauche d’un triptyque consacré à la légende de sainte Elisabeth de Hongrie et qu’il représentait non pas une allégorie de L’Offrande mais l’épisode du “ Miracle des roses ” accompli par la sainte germanique particulièrement populaire dans la Vienne des années 1900. Élisabeth de Hongrie vécut de 1211 à 1228 au château de Wartbourg auprès de son époux le landgrave Louis IV de Thuringe et de leurs enfants jusqu'à ce que des franciscains lui fassent découvrir l'esprit de François d'Assise. Elle décide alors de renoncer à une vie de luxe et de frivolité pour se mettre au service des pauvres. Sa piété la fait juger extravagante voire indigne par la cour et notamment sa belle-mère, la landgravine Sophie. En 1227, son époux meurt de la peste, Elisabeth refuse d'être remariée et sa belle-famille la chasse avec ses trois enfants. Son oncle, évêque, calme la famille. Les trois enfants seront élevés par la famille ducale. Désormais elle consacre toute sa vie et son argent aux pauvres pour qui elle fait construire un hôpital. Élisabeth revêt l'habit du Tiers-ordre franciscain et prend pour directeur spirituel Conrad de Marbourg. Celui-ci la traite sans ménagement voire avec une cruauté à laquelle elle répond par une douceur exemplaire. Elle meurt à 24 ans à Marbourg.

En 1996, le musée a eu l’opportunité d’acquérir en vente publique à Londres, avec son cadre d’origine, le volet droit du triptyque représentant La Transfiguration de sainte Elisabeth. Le panneau central, La Mort de sainte Elisabeth, est aujourd’hui dans une collection particulière.

Présenté avec onze autres peintures de l’artiste à la galerie Miethke de Vienne en 1907, cet ensemble avait été démembré et dispersé au lendemain de l’exposition. Seul un article paru cette année-là dans la revue Über Land und Meer et publié en 1995 dans le catalogue de l’exposition de Francfort consacrée aux peintres de la Sécession, a permis de reconstituer l’ordonnance initiale de cette trilogie et d’en comprendre toute la signification spirituelle.

Portraitiste, paysagiste, peintre d’intérieurs ou d’allégories poétiques, List a été profondément influencé par ses compatriotes, en particulier Klimt et Carl Moll, mais aussi par les symbolistes français Osbert et Aman-Jean auxquels il emprunte cette technique si particulière de tons divisés en fines touches allongées et ces tonalités éthérées de bleus et de mauves qui se prêtent particulièrement bien à l’évocation des symboles et des mystères de la foi.

École française 19e siècle

LA TRANSFIGURATION DE SAINTE ÉLISABETH

Wilhelm LIST (1864-1918)

Vers 1905

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Wilhelm List (1864-1918) - La Transfiguration de sainte-Elizabeth, vers 1907 - Tempera rehaussée d’or sur toile, 1.62 x 0.82 m © Musée des beaux-arts de Quimper

Tempera rehaussée d'or sur toile de lin

96-7-1

Achat en vente publique en 1996

H. 162 cm - L. 81 cm

Souhaitant prolonger la section consacrée à l’Ecole de Pont-Aven par l’évocation de quelques œuvres symbolistes, le musée des Beaux-Arts de Quimper a acquis en 1975 un tableau du peintre Wilhelm List, principal membre fondateur avec Klimt de la Sécession viennoise en 1897, plus connu aujourd’hui pour sa carrière de théoricien et d’illustrateur au sein de la célèbre revue Ver Sacrum que pour son œuvre picturale dont il ne reste plus que de rares témoignages.

Depuis son acquisition par le musée de Quimper, cette toile a figuré dans les plus grandes expositions consacrées à cette période majeure de l’art moderne, “ Le Symbolisme en Europe ” en 1975/76 et “ Vienne 1880-1938 - Naissance d’un siècle ” présentée au Centre Pompidou en 1986.

Des recherches ont permis de découvrir que ce panneau était le volet gauche d’un triptyque consacré à la légende de sainte Elisabeth de Hongrie et qu’il représentait non pas une allégorie de L’Offrande mais l’épisode du “ Miracle des roses ” accompli par la sainte germanique particulièrement populaire dans la Vienne des années 1900. Élisabeth de Hongrie vécut de 1211 à 1228 au château de Wartbourg auprès de son époux le landgrave Louis IV de Thuringe et de leurs enfants jusqu'à ce que des franciscains lui fassent découvrir l'esprit de François d'Assise. Elle décide alors de renoncer à une vie de luxe et de frivolité pour se mettre au service des pauvres. Sa piété la fait juger extravagante voire indigne par la cour et notamment sa belle-mère, la landgravine Sophie. En 1227, son époux meurt de la peste, Elisabeth refuse d'être remariée et sa belle-famille la chasse avec ses trois enfants. Son oncle, évêque, calme la famille. Les trois enfants seront élevés par la famille ducale. Désormais elle consacre toute sa vie et son argent aux pauvres pour qui elle fait construire un hôpital. Élisabeth revêt l'habit du Tiers-ordre franciscain et prend pour directeur spirituel Conrad de Marbourg. Celui-ci la traite sans ménagement voire avec une cruauté à laquelle elle répond par une douceur exemplaire. Elle meurt à 24 ans à Marbourg.

En 1996, le musée a eu l’opportunité d’acquérir en vente publique à Londres, avec son cadre d’origine, le volet droit du triptyque représentant La Transfiguration de sainte Elisabeth. Le panneau central, La Mort de sainte Elisabeth, est aujourd’hui dans une collection particulière.

Présenté avec onze autres peintures de l’artiste à la galerie Miethke de Vienne en 1907, cet ensemble avait été démembré et dispersé au lendemain de l’exposition. Seul un article paru cette année-là dans la revue Über Land und Meer et publié en 1995 dans le catalogue de l’exposition de Francfort consacrée aux peintres de la Sécession, a permis de reconstituer l’ordonnance initiale de cette trilogie et d’en comprendre toute la signification spirituelle.

Portraitiste, paysagiste, peintre d’intérieurs ou d’allégories poétiques, List a été profondément influencé par ses compatriotes, en particulier Klimt et Carl Moll, mais aussi par les symbolistes français Osbert et Aman-Jean auxquels il emprunte cette technique si particulière de tons divisés en fines touches allongées et ces tonalités éthérées de bleus et de mauves qui se prêtent particulièrement bien à l’évocation des symboles et des mystères de la foi.

Commentaire sonore de "Le Miracle des roses" (issu de l'application mobile de visite)

Clin d'oeil : l'oeuvre incarnée

Lors de l'événement participatif "Le musée recopié" de l'Ecole Parallèle Imaginaire, en mai 2018, les copistes ont dessiné l'oeuvre de leur choix puis avec d'autres copistes ou visiteurs ont incarné celle-ci de manière créative.

Informations annexes au site